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Service public pour les entreprises

Fiche pratique

Exploitation d'un débit de tabac

Vérifié le 02 January 2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé des finances

L'exploitation d'un débit de tabac ordinaire permanent est soumise à une réglementation en matière d'agencement, de lutte contre le tabagisme, d'obligations fiscales et de crédits.

Le local et le mobilier doivent être adaptés à la vente de tabacs. L'aménagement du débit doit être conforme au cahier des charges établi par la direction des douanes et droits indirects.

Le buraliste est tenu de transmettre au directeur régional des douanes le plan d'aménagement du local et la durée prévisionnelle des travaux au moins 1 mois avant la réalisation des travaux, par courrier recommandé avec accusé réception.

L'absence de réponse dans les 15 jours vaut acceptation.

S'il souhaite supprimer, séparer ou ajouter des activités commerciales à la vente de tabacs, le gérant doit en informer le directeur régional des douanes, au plus tard le jour de la réalisation de l'opération.

 Attention :

il est interdit de vendre du tabac :

  • en distributeurs automatiques (à l'intérieur ou à l'extérieur) ;
  • sur internet ;
  • par correspondance (interdiction de toute commercialisation à distance).

Les enseignes autorisées des débits de tabac sont :

  • l'enseigne traditionnelle de la profession, communément appelée carotte, représentée par un losange, de couleur rouge, sur lequel peut éventuellement être portée la seule mention tabac, munie ou non d'un dispositif d'éclairage non clignotant, et fixée à l'extérieur du débit de tabac ;
  • l'enseigne commerciale apposée obligatoirement en façade de chaque débit, ne comportant que le mot tabac, complétée éventuellement du nom de l'établissement et de la représentation de la carotte ;
  • les pré-enseignes destinées à signaler la proximité d'un débit de tabac, panneaux signalétiques ne pouvant comporter que la mention tabac ou débit de tabac, complétée éventuellement du nom de l'établissement et de la représentation de la carotte, à l'exclusion de toute autre inscription.

La fermeture hebdomadaire est facultative, décidée par le gérant et limitée à 2 jours, consécutifs ou non.

Les congés annuels sont de 6 semaines et ne peuvent pas dépasser 4 semaines consécutives. Ils doivent faire l'objet d'une information aux services douaniers.

Un débit de tabac peut être ouvert le dimanche sans autorisation préalable.

Le buraliste fixe les horaires d'ouverture du débit. Le commerce associé au débit (presse, débit de boissons, notamment) ne peut pas être ouvert si le tabac est fermé.

Le buraliste doit toujours avoir un stock minimal de tabacs équivalent à 3 jours de ventes moyennes.

Le buraliste ne doit pas vendre ou offrir aux mineurs de moins de 18 ans les produits du tabac ou de vapotage (cigarettes, tabac à rouler, tabac à narguilé, tabac à pipe, cigares, cigarillos, etc.) et ingrédients (y compris les feuilles et les filtres).

Une affichette rappelant l'interdiction de vente de tabac et des produits de vapotage aux mineurs doit être apposée à la vue du public dans les lieux où ces produits sont vendus.

En cas de doute sur l'âge, le vendeur est en droit de refuser la vente. C'est au client de prouver qu'il est majeur en montrant une pièce d'identité ou de tout autre document officiel muni d'une photographie (carte nationale d'identité, passeport, carte de lycéen ou d'étudiant, permis de conduire, carte de réduction pour les transports publics, notamment).

Les commandes de tabac sont payables au comptant à la livraison.

Cependant, les buralistes peuvent bénéficier de crédits auprès de leurs fournisseurs s'ils justifient d'une caution solidaire agréée.

Il existe différents crédits :

  • crédit à la livraison : le débitant paye la livraison lors de la livraison suivante et au plus tard dans les 30 jours ;
  • crédit de stock : le débitant a un crédit permanent de 60 % de la valeur moyenne des livraisons à crédit réalisées au cours de l'année précédente par le débit ;
  • crédit saisonnier : uniquement quand le débitant a déjà un autre crédit, la valeur totale des livraisons reçues pendant 4 mois consécutifs, au cours des 12 mois précédents, doit être au moins égale à celle des livraisons des 8 autres mois de cette période.

Pour en bénéficier, le débitant doit adresser au fournisseur une demande de crédit accompagnée d'une attestation de la caution agréée précisant les types de crédits concernés au moins 48 h avant la commande.

Les tabacs vendus par les débitants sont soumis à une fiscalité assise sur le prix de vente au détail. Elle comprend le droit de consommation sur les tabacs et la taxe sur la valeur ajoutée.

Droit de consommation sur les tabacs (DCT)

Le DCT comporte une part spécifique par unité de produit ou de poids et une part proportionnelle au prix de vente au détail. La collecte du DCT est effectuée par les fournisseurs agréés.

Les taux du DCT varient selon la catégorie de produits :

taux proportionnel et taux spécifique au 1er mars 2018

Groupe de produits

Taux proportionnel

(France continentale)

Taux spécifique

(France continentale)

Taux proportionnel

(Corse)

Taux spécifique

(Corse)

Cigarettes

50,8 %

59,90 €

42,9 %

32,50 €

Cigares et cigarillos

26,9 %

24,70 €

15,2 %

27,50 €

tabac à rouler

44,5 %

68,50 €

21,7 %

34,40 €

Autres tabacs à fumer

48,1 %

21,50 €

30,3 %

5,80 €

Exemple :

Cigarettes vendues en France continentale :

Pour 1 000 cigarettes vendues à 400 € en France continentale, le DCT supporté est de 263,1 € qui se décompose en une part proportionnelle de 203,20 € (400 x 50,8 % ) et en une part spécifique de 59,90 €.

Cigarettes vendues en Corse :

Pour 1 000 cigarettes vendues à 320  € en Corse, le droit de consommation supporté est de 169,78 € qui se décompose en une part proportionnelle de 137,28 € (320 x 42,9 %) et en une part spécifique de 32,50 €.

Taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

Le taux de la TVA, dite TVA en dedans, est de 16,66 % du prix de vente au détail, à l'exclusion de la TVA et du DCT, sur la base du taux normal de TVA à 20 % en France métropolitaine.

La TVA est acquittée par le fournisseur dans le même délai que le droit de consommation.

A compter du 1er janvier 2019, il est alloué aux gérants des débits de tabac exerçant leurs fonctions en France continentale une remise de 9,94 % pour la vente au détail de toutes les catégories de tabac (13,25 % en Corse)

Les ventes faites par les débitants de tabacs et les remises qui leur sont allouées ne sont pas soumises à la TVA.

 À noter

les commerçants (hôteliers, restaurateurs, débitants de boissons, exploitants de stations-services, notamment) autorisés à vendre des tabacs au prix réglementaire, majoré éventuellement d'un supplément à titre de rémunération, doivent soumettre ce supplément à la TVA au taux normal.

Un débit de tabac peut être fermé provisoirement par le directeur régional des douanes dans les cas suivants :

  • indisponibilité de son gérant pour raison de santé ;
  • interruption involontaire de l'activité (notamment sinistre, inondation ou incendie) ;
  • travaux dans le local commercial de plus d'1 mois empêchant l'activité normale du débit ;
  • décès ou incapacité du gérant (non suivie d'une gérance provisoire) ;
  • démission suite à l'attribution d'une indemnité de fin d'activité ;
  • mise en liquidation judiciaire du fonds de commerce associé au débit de tabac ;
  • procédure pénale à l'encontre du gérant ou du débitant pour des faits liés à l'exercice de son activité commerciale.

La fermeture est limitée à 1 an dans les 5 premiers cas.

Le débitant peut présenter ses observations sur la mesure de fermeture provisoire avant son application.

Le directeur régional des douanes peut décider de la fermeture définitive d'un débit aux motifs suivants :

  • démission du gérant sans présentation de successeur ;
  • décès du gérant en l'absence d'héritier ;
  • résiliation du contrat de gérance ;
  • impossibilité de reprendre un fonctionnement normal après une fermeture provisoire ;
  • expiration de la période de fermeture provisoire après démission.

  À savoir

le buraliste (son suppléant ou son remplaçant) qui ne respecte pas ses obligations (contractuelles, fiscales ou autres) peut se voir infliger une sanction disciplinaire (avertissement, amende de 8 000 € maximum) par le directeur régional des douanes. Après réception des griefs qui lui sont reprochés, le débitant dispose de 15 jours pour présenter ses observations et être entendu par le directeur des douanes.

Pour en savoir plus